La péninsule de Port-au-Port est le berceau de la francophonie terre-neuvienne. C’est la seule région de la province où la population, née à Terre-Neuve, est de descendance acadienne ou française depuis plusieurs générations. Certaines familles acadiennes s’installèrent le long de la baie St. George après la déportation de 1755. Ce même littoral fut aussi occupé par des établissements de pêche français, également fréquenté au printemps par des pêcheurs de Saint-Pierre-et-Miquelon. On y entend encore aujourd’hui beaucoup de noms d’origine française comme Morazé, et d’origine acadienne comme Benoît ou Cormier.
C’est également la seule région autrefois francophone de Terre-Neuve qui a résisté à l’assimilation complète par les Anglais, non sans heurts. Stephenville a perdu son statut francophone, mais le fait français subsiste encore dans les villages de Cap-Saint-Georges (Cape St. George), La Grand’Terre (Mainland) et L’Anse-à-Canards (Black Duck Brook). On y retrouve une association francophone régionale, trois centres communautaires francophones et deux écoles de français langue première. Chaque été, le Festival régional bilingue se déplace dans l’une des trois communautés francophones, qui s’anime de danses et de musiques traditionnelles.
Plusieurs habitants de la région ont aussi des racines autochtones, puisque les Acadiens et les Français partageaient ces terres avec les Mi’kmaq. Situé dans l’ancien palais de justice de St. George, dans la baie du même nom, le K’Taqmkuk Mi’kmaq Cultural Historical Museum raconte l’arrivée de ce peuple et fait l’éloge de son art et de sa culture. Les panneaux d’interprétation en mi’kmaq, en anglais et en français sont un clin d’oeil à l’héritage mixte de la région. L’institution est gérée par la bande indienne de St. George, qui tient aussi chaque année un pow-wow estival.
Affirmer que la péninsule de Port-au-Port ne tient qu’à un fil ne relève pas de l’exagération. Une fine bande de terre appelée isthme la relie au reste de l’île de Terre-Neuve. Il faut jouer les funambules sur ce fil de terre pour rejoindre la Route des ancêtres français. Cette boucle de 125 km épouse le littoral et traverse trois villages francophones où le français résonne encore aujourd’hui.
En plus de points de vue sur la côte parsemée de curieuses formations géologiques, ce parcours hors des sentiers battus, réalisable en une journée promet un bain de culture franco-terre-neuvienne. Pour prolonger votre séjour, une auberge à Cap-Saint-Georges et quelques terrains de camping autour de la péninsule accueillent les visiteurs. Des guides locaux conçoivent aussi des itinéraires sur mesure pour faire connaissance avec cette presqu’île et ses habitants.
Avant de filer sur la Route des ancêtres français (460 et 463), parcourez le court sentier Danny (auparavant Gravels), qui longe la baie pittoresque de Port-au-Port sur 3,5 km. Depuis un belvédère, observez les intéressantes formations rocheuses calcaires et l’isthme de Port-au-Port.
Un pique-nique s’impose au parc du Boutte du Cap, dans la communauté francophone de Cap-Saint-Georges. Non seulement vous aurez le souffle coupé par la vue sur les falaises et la visite de baleines et d’oiseaux marins, mais vous pourrez aussi y savourer du pain frais et parler français avec des habitants! Le four à pain fonctionne tous les jours de midi à 14 heures, de fin juin à début septembre.
Point névralgique de la francophonie sur la péninsule, la communauté de La Grand’Terre s’étend au pied d’une imposante montagne. Une fois arrivé, éteignez le moteur : c’est à pied qu’on découvre mieux La Grand’Terre et son riche héritage français et celui de l’île Rouge qui trône juste en face. Cette histoire est racontée au Sisters’ Dream School Museum, dans une école à classe unique construite en 1910 par des pêcheurs français et restaurée plus tard par deux soeurs. Une exposition d’antiquités et d’objets historiques décrit la vie rurale dans ces communautés francophones au début des années 1900. Après la visite, cassez la croûte avec vue sur l’océan au salon de thé adjacent, le Tea by the Sea, et découvrez le travail d’artisans locaux au centre Mainland Heritage. Un peu plus loin, l’artiste peintre Michael Lainey expose et vend ses créations à même son studio.
Bouclez la boucle des ancêtres français à Port-au-Port Ouest en visitant un monument patrimonial impressionnant. Offrant une vue splendide sur la baie de Port-au-Port, l’église catholique Our Lady of Mercy est le plus grand bâtiment de bois à Terre-Neuve-et-Labrador, érigé au début du siècle dernier grâce à la contribution bénévole des habitants. Les messes régulières n’y sont plus célébrées, mais l’église est l’hôte de concerts et d’événements culturels. Le presbytère accueille un salon de thé et un musée-boutique mettant en vedette l’histoire locale.
Stephenville fut fondée par Félix Gallant et son épouse, tous deux originaires du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse. Ils y arrivèrent en 1840 pour cultiver la terre et trouvèrent l’endroit si accueillant qu’ils retournèrent chez eux encourager d’autres familles à les suivre. Si bien que 150 familles acadiennes y vivaient avant que Stephenville accueille une base aérienne américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet événement a attiré bon nombre d’anglophones dans la région et a mené à l’assimilation des francophones. En juillet, le festival Friendly Invasion revient sur la ruée de 7 000 américains de 1941 à 1966 avec un mois d’activités culturelles et traditionnelles. À voir aussi : le Regional Museum of Art and History et la plage de galets qui offre une jolie vue sur les collines derrière la ville.
LE PARC PROVINCIAL J.T CHEESEMAN
Ce parc, nommé en l’honneur d’un politicien local, est situé à tout juste 15km de Port aux Basques. Le cap Ray fera le bonheur des amateurs d’oiseaux qui voudraient se dégourdir les jambes avant ou après la traversée vers la Nouvelle-Écosse. Vous y trouverez aussi sentiers de randonnées, tables de pique-nique et une très belle plage de sable de fin située sur un barachois. À cela s’ajoutent 92 emplacements de camping et une station de vidange pour VR.
LE PHARE DE ROSE BLANCHE
À l’est de Port-aux-Basques, tout au bout de la route panoramique 470, se dresse une sentinelle de granit. Les passionnés de phares n’ont d’autre choix que de s’y rendre pour contempler et visiter ce monument historique du 19e siècle. Quant au village qui l’abrite, Rose Blanche, sa désignation est une déformation de « Roche Blanche », nommé ainsi par les pêcheurs français au 18e siècle en raison du quartz blanc qui décore la côte. On peut d’ailleurs observer ce phénomène géologique depuis Diamond Cove.
LE PARC PROVINCIAL SANDBANKS
Ce sublime parc tire son nom de ses dunes et de ses longues plages de sable blond bordées de conifères et de ses eaux turquoise, affichant des airs de tropiques du Nord. Avec son bassin de baignade, c’est un lieu idéal pour se ressourcer au calme. On y trouve aussi des sentiers de randonnées passant à l'intérieur des terres, à travers la forêt et la tourbière, pour rejoindre divers points de vue comme celui de Cow Hill. Possibilité de camper et présence d’une station de vidange.
SPECTACULAIRE COUCHER DE SOLEIL
À Bottle Cove, perché sur la sunset rock, contemplez le reflet des dernières lueurs du jour sur la côte, ou observez depuis la grève le soleil s’éteindre dans le goulet de cette anse. Se trouvent ici un parc de jour avec accès à une plage de sable et de nombreux sentiers, dont un plus court, classé facile à modérée, parfait pour toute la famille.
LE PHARE DE POINTE RICHE
Situé à l'extrémité ouest du lieu historique national de Port au Choix, le phare de Pointe Riche a été construit en 1892 et constitue un point de repère dans la province, avec sa structure octogonale blanche et son toit rouge bien distinct. Un court sentier de 3km relie le phare à Phillip’s Garden, une prairie qui contient au moins 50 dépressions associées à des habitations semi-souterraines. C’est un endroit idéal pour y observer la horde de caribous qui a élu domicile dans le coin.
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