Tel un jeu de poupées russes, la grande île de Terre-Neuve renferme de plus petites îles autour desquelles gravitent parfois d’encore plus petits morceaux de terre ou de roc. Certaines, autrefois peuplées de familles de pêcheurs, ont été désertées au profit de la civilisation. Malgré ces migrations, la culture insulaire y demeure aussi vibrante qu’intrigante.
Parmi ces îles qui égrainent la côte nord-est de Terre-Neuve, il en une qui devrait absolument figurer sur votre liste si vous voulez goûter à la vie dans une communauté côtière qui a longtemps vécu de la mer, véritable quintessence de l’identité terre-neuvienne. Pour couronner le tout, cette communauté est connue comme « la capitale mondiale des icebergs » et nombreux sont ceux qui s’y rendent chaque année dans l’espoir d’observer ces géants de glace doucement dériver.
Twillingate est un village pittoresque situé tout au bout d'un chapelet d'îles verdoyantes que l'on peut rejoindre par la route 340. Composé de deux îles, à l’est de la Baie Notre Dame, elle offre un condensé de nature, d’histoire et de culture. Tour d’horizon des choses à voir et à vivre lors de votre séjour.
Capitale mondiale des icebergs, Twillingate est donc une destination prisée par les touristes, mais pas seulement pour ces glaçons millénaires qui barbotent dans ses eaux chaque printemps! Ici, la nature saura vous envoûter, avec son littoral dentelé, l’océan tantôt calme, tantôt impétueux et la brise marine aux douces notes salées.
Pour y goûter pleinement, le mieux reste de chausser vos souliers de rando et d’aller explorer les différents sentiers de randonnées qui serpentent le long de la côte, traversent les communautés et gravissent les falaises. Au total, une dizaine de sentiers à la difficulté et la longueur variée. Parmi les options disponibles :
Et puis, à la fin de l’été et en automne, ces sentiers permettent de s’adonner à une activité très appréciée des locaux : la cueillette de baies. Les chemins regorgent en effet de bleuets, de plaquebières, de lingonnes, ou bien d’autres, que vous pourrez déguster nature, en compote, en confiture, dans des tartes ou en coulis.
Enfin, il serait impensable de visiter Twillingate sans faire une excursion en bateau, activité parfaite pour admirer la côte sous un nouvel angle et pour faire le plein d’air frais. Et puis, en saison, vous croiserez certainement icebergs et baleines sur votre chemin, et beaucoup d’oiseaux. Pensez à prendre votre caméra, des lunettes de soleil, de la crème solaire et des vêtements chauds, incluant tuques et mitaines.
Dès le 17e siècle, les Français fréquentèrent l'endroit pour la pêche et le bois durant l'été et l’appelèrent Toulinguet, à cause de sa ressemblance à des îles du même nom au large de Brest en France. Ce terme vient du breton « toul inged » qui signifie habituellement des roches percées à la pointe de la terre. Peu à peu, Twillingate devint une importante communauté de pêche, servant comme centre de service et de commerce pour la pêche au Labrador et pour la côte nord.
Remontez le temps en visitant les musées et les différentes attractions culturelles de la ville ; parmi elles, le Twillingate Museum, situé dans l’ancien presbytère de l’Église Anglicane, dépeint la vie dans la région au tournant du 20e siècle. Les chambres sont meublées dans le style de l’époque et les expositions sont dédiées à des personnalités locales, parmi lesquelles Georgina Stirling, une chanteuse d’opéra célèbre originaire de Twillingate. Connue sous le nom de Marie Toulinguet, elle effectua une tournée qui l’emmena dans plusieurs villes à travers le monde à la fin du 19e siècle. Au rez-de-chaussée se trouve une petite boutique de souvenirs regorgeant de produits faits à la main par les artisans du coin.
Comme toute communauté côtière, l’histoire de Twillingate est intimement liée à l’océan et à l’industrie de la pêche. Découvrez ce patrimoine en visitant le Prime Berth – Twillingate Fishing and Heritage Centre : au cœur de cet ensemble de bâtiments centenaires, vous trouverez une exposition complète sur la pêche, un bâtiment dédié aux baleines, juste à côté duquel trône le squelette reconstitué d’un rorqual boréal, une boutique de souvenirs avec des produits locaux et des événements ponctuels. Enfin, vous pourrez prendre part à une excursion en bateau pour aller à la rencontre des icebergs et des baleines ou pour aller pêcher la morue et le homard.
Finalement, une exploration à pied de la région vous permettra d’admirer de nombreux édifices historiques disséminés çà et là. Parmi eux, on peut mentionner l’église St. Peter’s, construite en 1842 et l’une des plus anciennes églises en bois de la province et les Asbourne Premises, constitués d’un entrepôt, d’un bureau et d’une maison longue, tous en bois et remontant au début du 19e siècle. À cela s’ajoutent plusieurs maisons patrimoniales qui ont su conserver leur charme d’antan.
Pour boucler la boucle, prenez le temps de goûter à la culture vibrante de la région. En saison estivale, il y a des spectacles de musique et de théâtre presque tous les soirs, auxquels s’ajoutent plusieurs festivals : de quoi occuper vos soirées jusqu’à l’automne!
Ce festival, qui a lieu habituellement vers la fin juillet, est l’un des événements majeurs de la région ; les visiteurs de près ou de loin y viennent pour célébrer l’amitié, la musique et la nourriture. Au programme : artisanat, concerts, chasse aux trésors, danses, concours, feu d’artifice et bien d’autres! Si vous prévoyez vous rendre dans le coin à cette époque, il est suggéré de réserver votre hébergement à l’avance pour éviter les surprises.
Plus tard, alors que l’automne s’installe doucement, que le flot des touristes est reparti et que l’air se rafraichi, Twillingate organise un ultime festival pour célébrer la richesse de sa vie culturelle : le Unscripted Twillingate Digital Arts Festival. Pendant quatre jours, les arts digitaux, des plus simples aux plus complexes, sont à l’honneur et vous invitent à venir capturer la richesse et la beauté de la région. Le tout, bien évidemment, entrecoupé de bonne bouffe et de musique!
L'ÎLE FOGO
À Farewell, là où la route s’échoue dans l’Atlantique, un trajet de 45 minutes à bord d’un traversier vous sépare d’une expérience insulaire unique où les traditions cohabitent avec la modernité. Si l’île Fogo fait à peine 25 km de long sur 14 km de large, elle est tout de même la plus grande du littoral de Terre-Neuve-et-Labrador. L’île abrite aujourd’hui onze communautés, chacune possédant un caractère unique et des sentiers de randonnée. Un séjour à Terre-Neuve ne saurait être complet sans un arrêt sur cette île au large d’une île!
LE PARC PROVINCIAL DILDO RUN
Idéalement situé le long de la route 340, faites un arrêt dans ce parc provincial pour admirer la région, composée d’une kyrielle d’îles, petites et grandes. Il y a bien longtemps, les peuples autochtones chassaient dans ces eaux phoques, petits mammifères et poissons. Empruntez le court sentier Black Head jusqu’à un promontoire de bois, juché en haut d’une lande stérile, offrant une vue à 360 degrés. On y trouve aussi 55 emplacements de camping, des tables de pique-nique et le coin est particulièrement propice à la pratique du kayak et du canoé.
LA ROUTE DES PLAGES
Cette partie de la Kittiwake Coast est une boucle en forme de fer à cheval allant de Gander, le long des routes 330 et 320, jusqu’à Gambo. À mettre dans votre baluchon avant de filer sur la côte : des pelles et des sceaux puisque vous pourrez y faire des châteaux sur les plages de sable blond qui s’étirent de Musgrave Harbour à Lumbsden.
LA VENISE DE TERRE-NEUVE
En retrait de la route 330, ne manquez pas les hameaux qui composent New-Wes-Valley, une localité construite sur plusieurs îles reliées par des ponts. Établie sur une pointe de terre, le charmant village de Newtown est entouré de petits canaux naturels ce qui lui a valu le nom de Venise de Terre-Neuve. Vous y trouverez un joyau architectural en visitant le Barbour Living Heritage Village.
LE BEOTHUK INTERPRETATION CENTRE
Construit selon des concepts structurels béothuks près du site d’un grand village béothuk, ce lieu historique provincial raconte l’odyssée de ce peuple autochtone et comprend un sentier pédestre menant à un site archéologique. Imaginez ce peuple, maintenant disparu, avec son propre langage et sa propre culture, vivre des riches ressources de la terre et de la mer.
BOTWOOD, CAPITALE DE LA MURALE
Campé à l’embouchure de la rivière Exploits depuis plus de 150 ans, le village de Botwood, autrefois habité par les Béothuks, a tantôt été communauté forestière, base aérienne militaire, port de mer… et est aujourd’hui désigné comme capitale de la murale à Terre-Neuve! Un circuit autoguidé d’une dizaine de scènes sur canevas géants fait le récit de cette bourgade. Toutes les murales sont accompagnées de panneaux d’interprétation bilingues. Sous un ciel clément, vous avez de bonnes chances de voir les peintres à l’œuvre, puisque des tableaux s’ajoutent chaque été à cette exposition en plein air.
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